D’après la commission Européenne la Responsabilité Sociale des Entreprises, est une préoccupation volontaire de l’entreprise sur les effets qu’elle induit vis-à-vis de la société tant au niveau Économique Social et Environnemental.
Génèse de la RSE
Elle arrive en même temps que la notion de « Développement Durable » en 1970 dans un contexte de raréfaction des ressources versus un accroissement démographique, différents traités Rome Stocklom accords de Paris récemment, seront signés pour trouver des solutions pratiques, demandant aux entreprises de faire de même et de prendre des engagements concrets.
Des abus scandaleux d’entreprises
Depuis 10 ans suite aux différents scandales dans tous les secteurs d’activités : 2017 Bayer avec les Glyphosates, Diesel Gate en 2015 avec Volskwagen L’effondrement du Rana Plazza sous traitant au Bangladesh pour de grands groupe de textiles en 2013, le MEDIATOR dans la pharmacie en 2010, Ikea dans la décoration en 2009 l’affaire des oies plumées vivantes ou la destruction massive des forêts en 2017 cf émission Cash investigation ou plus récemment en juin 2024 le très bon documentaire de Arte Ikea le seigneur des forêts mais aussi la banque (BNP, HSBC…), l’agroalimentaire (Spanghero, Lactalis, Danone, ……
Une régulation s’est imposée
La RSE est devenu très tendance et pour être cynique, une nécessité absolue au vue de l’impact de ces scandales sur le cours de la bourse mais aussi contraint par la législation. L’état s’est aperçu que l’autorégulation connaissait des limites dans un monde où la concurrence est mondiale. La loi française de 2017 sur le devoir de vigilance, est une 1ere mondiale. En effet les entreprises de plus de 5000 salariés, engageraient leur responsabilité civile en cas d’impact environnemental ou humain de leurs activités – De faite elles ont dû mettre en place de vrais process type normes ISO ou SA . Les entreprise ont créé des normes privés vis-à-vis de leurs sous-traitants respectant l’Organisation Internationale Travail la charte des droits de l’Homme et les normes environnementales – Mise en place aussi d’ organismes de contrôles payés pour auditer les entreprises sous-traitantes. Des règles de performances type KPI sont fixées et apparaissent dans les rapports financiers, toutefois ils sont hétérogènes et difficilement contrôlables.
L’Europe donne l’exemple mondialement
Un standard européen des rapports financier
Le vice-président exécutif de la Commission Européenne Valdis Dombrovskis a annoncé début 2020 son intention de créer un standard commun. Une révision ambitieuse de la NFRD, directive sur la publication d’informations extra financières, permettrait de favoriser la comparabilité des entreprises et limiter les pratiques d’éco-blanchiment ou greenwashing. Au 1er janvier 2024 c’est chose faite la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) marque une évolution majeure avec es règles plus strictes, harmonieuses et transparentes. Elle élargit aussi le nombre d’entreprises concernées à 50 000 versus 10 000 lors de la précédente directive. Les entreprises concernées sont celles qui ont un chiffre d’affaires net entre 700K€ et 40M€ et entre 350K€ et 20M€ de total au bilan. Les PME cotées sont donc aussi concernées et les entreprises non basées en Europe mais qui interviennent sur le continent et qui ont un chiffre d’affaire net en Europe de plus de 150M€.
En renforçant les obligations de reporting sur le volet extra-financier, la CSRD rapproche encore plus les entreprises de la triple comptabilité, un concept qui plaide pour l’élargissement d’évaluation des performances de l’entreprise en y intégrant les dimensions sociales et environnementales (en plus de la performance économique).
Application de la loi Vigilance en Europe
La directive sur le devoir de vigilance[1] des entreprises vient d’être définitivement adoptée ce mercredi 24 avril 2024 par le Parlement européen .Pour mémoire, ce texte initié par la Commission européenne le 23 février 2022 a pour objet d’exiger des entreprises et de leurs partenaires en amont et en aval de prévenir, de stopper ou d’atténuer leur impact négatif sur les droits humains et l’environnement, y compris aux niveaux de l’approvisionnement, de la production et de la distribution. En pratique, ces obligations incluent l’esclavage, le travail des enfants, l’exploitation par le travail, l’érosion de la biodiversité, la pollution ou la destruction du patrimoine naturel.
Quelles entreprises sont concernées ? Aux entreprises européennes (et aux entreprises non européennes atteignant les mêmes seuils de chiffre d’affaires dans l’UE) : entreprises avec un chiffre d’affaire de plus de 80 millions d »euros à partir de 2027aux entreprises de plus de 5000 salariés Chiffre d’affaires de plus de 1500 M€. Les sanctions pouvant aller jusqu’à 5% du chiffre d’affaire.
Les impacts pour nous, consommateurs ?
Voici sept critères qui illustrent les bénéfices conjoints pour l’entreprise comme pour le consommateur
- Produits et services plus durables : Les entreprises soumises à des obligations RSE sont encouragées à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Cela conduit à des produits et services plus durables, avec une empreinte écologique réduite. Les consommateurs peuvent ainsi faire des choix plus responsables et alignés avec leurs valeurs écologiques.
- Transparence accrue : Les lois, la RSE obligent les entreprises à être plus transparentes quant à leurs pratiques sociales, environnementales et de gouvernance. Les consommateurs ont ainsi accès à plus d’informations sur l’origine des produits, les conditions de travail des employés, et l’impact environnemental des activités de l’entreprise, ce qui leur permet de prendre des décisions d’achat plus éclairées.
- Respect des droits des travailleurs : Les entreprises qui adoptent des pratiques RSE s’engagent à respecter les droits des travailleurs, y compris ceux des fournisseurs. Pour le consommateur, cela garantit que les produits qu’ils achètent ne sont pas fabriqués dans des conditions de travail abusives ou inhumaines, comme le travail des enfants ou l’exploitation des travailleurs.
- Qualité améliorée des produits : Les initiatives RSE encouragent les entreprises à améliorer la qualité de leurs produits, non seulement pour répondre aux normes environnementales mais aussi pour satisfaire les attentes des consommateurs en matière de sécurité et de durabilité. Cela peut se traduire par des produits plus sûrs, plus durables et plus fiables.
- Encouragement à l’innovation : Les entreprises qui intègrent la RSE dans leurs stratégies sont souvent plus innovantes, cherchant des moyens de minimiser leur impact environnemental tout en répondant aux attentes des consommateurs. Cela peut conduire à de nouveaux produits ou services plus innovants, respectueux de l’environnement et socialement responsables.
- Renforcement de la confiance : Une entreprise engagée dans une démarche RSE renforce sa réputation et la confiance des consommateurs. Les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux valeurs éthiques des entreprises et sont plus enclins à soutenir celles qui sont responsables et transparentes dans leurs actions.
- Influence positive sur l’économie locale : Les entreprises pratiquant la RSE ont tendance à s’impliquer davantage dans le développement de la communauté locale, ce qui peut se traduire par des effets positifs sur l’économie locale, créant des emplois et soutenant des initiatives locales. Les consommateurs bénéficient ainsi d’une économie plus forte et plus équilibrée.
Ces avantages montrent que la loi RSE contribue non seulement à un meilleur respect des normes sociales et environnementales par les entreprises, mais aussi à une amélioration globale de l’expérience et du bien-être des consommateurs.
Est-ce à dire que nous sommes sauvés que la vertu du marché est revenue !!! Que nous pouvons acheter les yeux fermés ??
La réponse est malheureusement non, même si ces lois et nouvelles directives vont dans le bon sens –
pour acheter » éclairé » il faut que nous même nous restions vigilants et que nous regardions les étiquettes. nos produits ne sont pas juste français et européens mais félicitons-nous d’être en Europe et de voir la législation se durcir qui l’imitera voire évitera les scandales passés .
Une nouvelle philosophie DES ENTREPRISES FRANÇAISES qui deviennent CONTRIBUTRICES
La loi Pacte de 2019 couronne l’engagement sociale des entreprises avec 2 options supplémentaires non obligatoires : l’entreprise qui souhaite rajouter dans ses statuts sa Raison d’Etre, sa contribution à la société civile et les moyens affectés et le graal, l’Entreprise à Mission, ici un comité est nommé et décline des objectifs concrets que l’entreprise s’impose pour se réaliser en tant que contributrice. La Camif distributeur d’ameublement et décoration est un exemple de ce type d’entreprise vertueuse .
En tant que consommateurs informons nous , encourageons ces entreprise contributrices, ne nous aveuglons pas et allons au delà du marketing et des paillettes,. Intégrons nous aussi ces valeurs sociales dans nos achats qui doivent être plus réfléchis et raisonnés.
Boethic est né fin 2020 d’une volonté de montrer qu’il est possible de créer de beaux produits respectueux de la nature et des hommes tout en étant abordable . Dans mon blog avec plus de 100 articles j’encourage les achats de seconde main, offrant des alternatives à la fast consommation, je mets en valeur aussi des hommes et femmes qui s’engagent au quotidien pour créer du beau respectueux,. Certes plus chers mais des produits qui ont une histoire, qui sont durables, qui vous suivront , en consommant autrement avec un mixtes de meubles et objets de seconde main et de créateurs ou d’artisans vous aurez un intérieur singulier et vous contribuez à un impact plus positif pour notre société 🙂