Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises les risques et méfaits des techniques de greenwashing. L’argument écologique a été avant tout conçu pour permettre aux entreprises engagées dans une démarche écoresponsable d’en faire la promotion.
Cet argument s’attachait avant tout aux entreprises ayant déjà obtenu un label ou une certification écologique et répondant à une charte précise faisant l’objet d’un contrôle externe par un organisme certificateur.
Si les auto-certifications sont toujours possibles, elles présentent un risque de dérive évident. Volontairement ou non, les marques tendent à verdir à travers de belles promesses leur communication pour nous faire croire que leurs produits sont porteurs des meilleures intentions écologiques.
Il convient ici de se réfèrer à la loi Climat & Résilience issue des travaux de la convention citoyenne pour le climat dans son chapitre consacré à la consommation introduit de nombreuses restrictions. Les articles promulgués le 22 aout dernier entreront en application en 2023.
Le greenwashing y est présenté comme une pratique commerciale trompeuse (article 4 et 10 de la loi). Si un produit prétend à la neutralité carbone dans la communication de la marque, il faudra le prouver.
BOETHIC vous propose aujourd’hui six petits conseils pratiques pour vous alerter au moment du choix.
Pour cela, nous nous sommes inspirés, entre autres, du fonds documentaire de l’ADEME qui est, comme souvent, une référence précieuse. Merci à eux.
Alerte greenwashing 1: Des informations vagues
Si c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! Si l’origine du produit, les étapes ou procédés de fabrication ne sont pas clairement établis, vous êtes en droit de vous alerter sur la sincérité du fournisseur. Passez votre chemin.
Alerte greenwashing 2: Des preuves inexistantes ou l’absence d’argumentaire
Pas moyens de trouver sur l’étiquette ou sur le site du fournisseur des infos de traçabilité ou de composition crédibles ou même existantes. Fuyez !
Alerte greenwashing 3: Une fausse exclusivité
Le produit ou son intérêt écologique sont présentés comme “exclusif”. En fait, les arguments vantant les actions ou les process écolos que la loi imposent aux fabricants ne peuvent être qualifiés d’exclusifs. La fausse exclusivité dans son caractère trompeur n’est pas toujours facile à débusquer car le consommateur n’est évidemment pas censé être au fait de la législation. SI vous doutez, n’achetez pas !
Alerte greenwashing 4: Une trop belle image ou une mise en avant hors contexte
Ce n’est pas parce que le visuel produit présente le produit dans un univers de Jardin d’Eden où l’air semble pur et le ciel trop bleu que le produit porte les vertus écologiques auxquelles il prétend. C’est logique non ?
Alerte greenwashing 5: Un faux label
Un label écologique ou de développement durable peut être un label maison dont la valeur sera alors nulle. Il y a là une véritable intention de tromper le consommateur et nous devons être très attentifs à ce genre de pratiques.
Alerte greenwashing 6: Une promesse disproportionnée
Les vertus et caractéristiques du produit existent bien mais sont de toute évidences excessives. Notre conseil, faites appel à votre bon sens car il n’y a pas de miracle. Un prix trop bas peut être aussi un indice alertant.
Conclusion
Nous espérons à travers des sujets de cette nature vous aider à affuter vos réflexes de consommateurs éco-responsables et cette loi vous donne le pouvoir de dénoncer et d’agir sur de telles pratiques. N’hésitez pas à faire votre devoir de citoyen consommateur éco-vigilant en interpelant directement l’ARPP (agence régulation professionnel de la publicité) qui a pris en juillet 2022 des engagements forts pour être la brigade anti-greenwashing. Si vous voyez dans une publicité une démarche abusive, vous pouvez la dénoncer dans ce formulaire.
N’hésitez pas également à nous faire part de vos commentaires afin que nous remplissions au mieux la mission que nous nous sommes assignés de vous informer de nos préoccupations communes.
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