ll existe un consensus grandissant dans l’opinion publique sur l’urgence de la nécessité de préserver les ressources naturelles par la recherche des modèles alternatifs porteurs de sobriété énergétique. Parmi les systèmes dont les scientifiques, les industriels et les économistes s’inspirent, le biomimétisme constitue un champs exploratoire novateur et prometteur.
La nature au service d’un concept de décoration éthique et durable
Le biomimétisme se définie comme la science qui consiste à étudier les modèles existants de la nature pour en comprendre les principes afin d’en concevoir des applications pratiques dans de nombreux domaines parmi lesquels l’architecture et la décoration où le champ exploratoire est vaste.
Scrute la nature, c’est là qu’est ton futur », disait déjà Léonard de Vinci !
La nature est pour les créateurs source d’inspiration mais aussi créatrice d’écosystème autosuffisant et optimisé dans le but de « durer » en recyclant ses déchets, éliminant toute pollution destructrice, puisant son énergie dans le vent, l’eau et le soleil etc.
L’architecture s’est emparée de ce thème dès la période de l’après-guerre. Citons un immeuble dont l’autorégulation thermique s’inspire d’une termitière* ou les travaux de Le Corbusier qui, dans la conception de la célèbre Cité Radieuse mis en application sa théorie du Modulor, un nouveau nombre d’or qui tient compte de la morphologie humaine pour définir les volumes des habitats.
Singapour Théâtre de l’esplanade s’inspirant des ailes de libellule.
Singapour Musée art et science s’inspirant d’une fleur de lotus
Mais peut-être que l’une des applications les plus universelles du biomimétisme est le velcro, cette bande adhérente directement inspirée des fruits de bardane, les « toques » dont la multitude de petits crochets fixent un objet ou ferment deux pièces de tissus.
Voici quelques exemples de biomimétisme appliqués directement à l’univers de la décoration
Le tapis modulaire Entropy
Contretypé sur des motifs organiques, les carreaux de tapis du fabricant InterfaceFLOR ne sont pas géométriquement uniformes. En variant formes et teintes tout en respectant une unité de style, ils permettent de diminuer les stocks à la production comme chez l’utilisateur, facilitent le remplacement d’une ou plusieurs dalles etc.
La peinture auto nettoyante Lotusan
Cette peinture est auto nettoyante comme les feuilles de lotus. S’inspirant de la rugosité de cette dernière, les gouttes d’eau se rétrécissent jusqu’à atteindre la forme sphérique. En roulant vers le bas, elles entraînent la poussière.
La douche pluie
On connait bien ce classique des salles de bain depuis une vingtaine d’années. Le fabricant canadien Moen s’est inspiré d’un principe de diffusion en spirale, forme que l’on trouve couramment dans le règne animal et végétal pour concevoir un pommeau de douche générant un effet de tourbillon de l’eau. Bénéfice, une meilleure « couverture » du corps avec un minimum d’eau.
Les créateurs s’inspirent également de la nature pour proposer des objets dont la forme ou l’ergonomie s’adaptera à notre morphologie. L’impression 3D facilité cette démarche en permettant à de jeunes créateurs de s’approprier cet univers.
la chaise de Lilian
Un exemple parmi des centaines, le travail de fin d’étude de Lilian van Daal de la Royal Academy of Art de la Haye en Hollande portait sur la structure complexe de cellules de plantes ici contretypées pour fabriquer un prototype de chaise en cellulose de papier dont la densité variable selon la posture corporelle (dos, lombaires) apporte à leur utilisateur apportent solidité et confort.
Il est évident que le propos n’est pas de faire ici un inventaire forcement incomplet et faillible de l’impact du biomimétisme dans l’univers de la décoration éthique. Le champ créatif si riche que nous reviendrons sur ce sujet très rapidement.
Source de la photo principale : CHAISE PAON, société de design canadienne au nom de Uufie, chaise réalisée à partir de papier.