Mue par une volonté de vous proposer de jolis objets authentiques composés de matière naturelles, nous sommes allés au Maroc pour trouver les objets de decoration ecoresponsables et artisanales de Boethic.
L’artisanat marocain : un savoir-faire ancestral
Le Maroc est historiquement une terre d’hommes et de femmes au savoir-faire ancestral, habités en tout premier lieu par les berbères. Ce sont eux les précurseurs de cet artisanat, notamment le tissage de la laine à travers leurs très célèbres tapis, mais ils maîtrisent aussi le fer et l’argent et l’art de la poterie. Les arabes quant à eux travaillent le bois, le cuivre et également la poterie.
Nous sommes éblouis par leur créativité, leur raffinement, leur adresse… Ce sont de veritables artistes ! Ils maitrisent aussi l’art de la couleur, des formes géométriques, courbées ou encore enlacées.
Parcourir les souks marocains notamment celui de Marrakech (le plus grand du Maghreb) est un plaisir pour les yeux tant les couleurs chatoyantes se mêlent aux formes diverses. Leur imagination semble infinie sans compter leur ingéniosité.
Nos sens sont en éveil car au – delà des yeux, l’odorat est chatouillé par les épices et l’ouïe s’émule de l’ambiance tonitruante dans chaque ruelle de ce fabuleux labyrinthe où l’on adore se perdre…
L’artisanat marocain est menacé
Cet artisanat apprécié et reconnu mondialement est néanmoins en danger par les produits manufacturés chinois, imitant à la perfection un grand nombre de leurs produits, le comble est qu’on en trouvera même dans certains étales à Marrakech.
Point fort : les prix bas (les machines remplaçants les hommes).
Point faible : la » perfection » d’une production à la chaine qui enlève toute aspérité à l’objet conçu par un humain ! Cette absence d’âme retirant tout intérêt à cette pâle copie.
Le plastique aussi, une matière pétrochimique bien pratique qui est aussi un concurrent majeur de nos artisans.
Ajoutons à cela une organisation où le pouvoir est au commerçant (celui qui est en contact avec le client), le ruissellement ne s’opère que très peu en direction des artisans. Ainsi il n’est pas rare de voir des coefficients multiplicateurs de « x10 » entre ce que va toucher l’artisan pour son travail et ce que paiera le client final au commerçant avec entre les 2 des intermédiaires qui eux aussi encaisseront plus que l’artisan.
Enfin la protection sociale inexistante au Maroc pour les travailleurs hors du systèmes d’état, ne permet pas de réduire les inégalités pour les artisans. Ainsi par exemple pendant la période des 2 ans de Covid ils n’ont touché que l’équivalent de 600 euros sur la période complète !! Le tourisme ayant été inexistant les moyens de survie n’ont tenu que sur la solidarité familiale qui est heureusement très forte au Maroc.
Les artisans marocains sont donc très mal lotis covid ou pas covid l’accès au commerce via le souk leur étant inaccessible car très onéreux.
Dans le respect de notre engagement environnemental et social pour un juste échange, nous sommes donc partis à la recherche des artisans et nous n’avons pas cédés aux sirènes des grossistes à portée de souk
À la rencontre des artisans marocains
Notre enquête menée et notre traducteur trouvé, nous sommes allés à leur rencontre au-delà de Marrakech.
Notre objectif étant d’échanger avec eux, de créer une vraie relation et de commercer avec eux sans intermédiaires afin de nous assurer qu’ils soient rémunérés à leur juste valeur. Ainsi nous aurions une traçabilité parfaite dans le cadre de la charte que nous, nous sommes fixées.
Hassan le potier :
Sur la route de l’Ourika, vallée du haut Atlas à 30km très prisée par les marocains car ses cours d’eau offrent beaucoup de fraicheur en période estivale.
Beaucoup de berbères y vivent et c’est un endroit encore très préservé bien que proche de Marrakech. La terre dans la vallée est argileuse et à portée de main, c’est donc ici que nous avons fait la connaissance de Hassan le potier, il nous a montré son atelier, présenté son équipe (en grande partie sa famille) et expliqué son travail.
A notre grande stupéfaction leur travail est réalisé à même le sol, dans des conditions difficiles avec beaucoup de poussières, ils ont l’air de trouver ça normal et sont fiers de nous montrer le résultat de leur travail et les multiples possibilités qu’ils offrent tant en termes de formes que de couleurs ou de technique d’émaillage.
Touria la présidente de la coopérative de tapis :
Il faut savoir qu’à Marrakech tous les commerçants s’auto intitulent coopérative. Il faut donc une fois de plus mener son enquête et trouver la bonne.
Nous nous sommes faits avoir une première fois sur la route d’Ourika également il s’agissait en fait d’un grossiste.
La seconde tentative fut la bonne, nous sommes allés à l’opposée sur la route d’Essaouira.
C’est à Sidi Moktar exactement que nous avons rencontré une vraie coopérative avec des femmes qui tissaient sous le regard vigilant de Touria la présidente. Son français précaire et notre arabe inexistant (nous étions partis sans traducteur cette fois ci) la communication a été difficile mais nous avons quand même pu obtenir les explications attendues.
Il faut savoir que les femmes berbères se trouvent au Moyen Atlas (notre prochain voyage) mais que certaines travaillent dans des coopératives comme celle-ci. Pour ces femmes les moyens de s’en sortir sont très précaires puisqu’elles ne parlent pas arabe, ne savent ni écrire ni compter ce qui était le cas de notre présidente à qui nous avons réglé les tapis un à un afin qu’elles puissent vérifier que le compte y était .
Soufiane : créateur de miroir originaux
A Essaouira nous avons rencontré Soufiane, dont la créativité est débordante !
Nous avons retenu les miroirs à frange colorées et le modèle lunette miroir que nous trouvons particulièrement original.
Les miroirs sont disponibles dans notre eshop
Il dessine des modèles et fait réaliser les cadres par des ferronniers et la corde par des femmes spécialisées dans ce type de travail.
Nous lui avons expliqué notre conception de la répartition de valeur et nous attendons qu’il se montre juste avec les artisans avec qui il travaille. Nous ne manquerons pas de vérifier ce point lors de notre prochain déplacement.
Yassine le tailleur de cuir
En revenant au souk de Marrakech dans le quartier des ferronniers, c’est une sorte de no man’s land. Par le plus pur des hasards, nous sommes tombés sur un charmant jeune homme tout en longueur.
Sa gentillesse, la qualité de son travail et son sens du service nous ont touché et nous avons décidé de le travailler avec lui sur des modèles de chaises et banc en cuir et bois. Une fois de plus nous avons été surpris de la précarité de la dureté de ses conditions de travail. Par ici nos jolis chaises et bancs disponibles en 10 couleurs ( pgments naturels)
Jamal le ferronnier
Si une palme devait être décernée pour les pires conditions, elle reviendrait certainement aux ferronniers !
Non seulement, ils travaillent dans des conditions humiliantes à même le sol, mais ils font aussi un travail dangereux en coupant les métaux et en travaillant avec le chalumeau pour les soudures, le tout sans aucune protection bien sûr. Il faut ajouter que la sécurité sociale n’existe pas et en cas d’accident ou pire d’invalidité, ils n’ont aucune prise en charge de quiconque.
Je vous avoue qu’il m’a été difficile de ne pas détourner le regard tant j’avais de la peine pour eux. Nous leur avons parlé d’un projet de suspension qu’une designeuse qui nous est chère, nous a soumis et que nous aimons beaucoup. Nous attendons de connaître sa faisabilité notamment tarifaire pour vous la présenter. Notre idée étant de ne pas dépasser un certain budget au-delà duquel l’objet ne serait plus abordable.
Khadija, artisane du rafia et du doum (des herbacés)
Nous sommes allés à sa rencontre dans un tout petit village en grande banlieue de Marrakech, nous avons découvert son habitat et une partie de sa famille travaillant chez elle à tisser le rafia pour des lampes, luminaires, suspensions, abat-jours ou autre objets ….
Nous avons été accueillis chaleureusement dans son petit salon, tous autour d’une tasse de thé à la menthe, nous avons appris à mieux les connaître en leur posant des questions via notre traducteur, un jeune adulte de leur famille parlait aussi un peu français.
Ils nous ont expliqués que ce travail venait en plus de son travail domestique et celui des champs. Elle reçoit des structures en fer des commerçants du souk afin de les confectionner et qu’ils les vendent dans leurs magasins.
Notre volonté est de travailler avec Khadija et le ferronnier directement pour que chacun puisse mieux en vivre.
Notre nouvelle collection de grande inspiration marocaine s’inscrit dans notre volonté de commerce équitable, juste, sain (sans matières toxiques chez vous) et abordable.
C’est aussi, vous l’avez compris une aventure avec des hommes et des femmes : Hassan, Touria, Sofiane, Yassine, Jamal, Khadija et j’espère encore quelques autres pour maîtriser tous les savoir-faire.
Nous souhaitons que ces objets deco vous plaisent, qu’ils vous parlent et enfin qu’ils résonnent en vous.
Si vous les offrez ou vous vous les offrez, ils auront une histoire, un visage ils ne seront plus anonymes et ils contribuent à un commerce juste. Nous avons gravé dans le marbre nos engagements environnementaux et sociaux ici : notre charte ethique